Q1 : Pourquoi ce voyage au Sénégal dans le cadre du Forum international de l’ESS était-il important pour vous ?
Maëva : Participer au GSEF à Dakar avait une résonance particulière. Le Sénégal est un acteur clé de l’ESS en Afrique, et organiser cet événement dans ce pays met en lumière son rôle central dans la dynamique internationale de ce secteur. Ce forum nous a permis de réfléchir à des problématiques communes et d’échanger sur des solutions concrètes avec des intervenant·es du monde entier.
Q2 : Quels moments forts retenez-vous du Forum ?
Maëva : Ce qui m’a particulièrement marqué, ce sont les ateliers thématiques auxquels j’ai participé. Ils étaient centrés sur « La transition des économies “informelles” vers des économies collectives et durables pour nos territoires », un enjeu crucial pour le développement de l’ESS. J’ai aussi eu la chance de rencontrer des homologues d’autres territoires d’outre-mer, comme la Guyane, Mayotte et la Martinique, avec qui nous avons échangé sur nos expériences respectives.
Q3 : Quelle a été la valeur ajoutée de partir avec le réseau Mieux Entreprendre ?
Maëva : Le réseau Mieux Entreprendre a été un réel soutien, tant dans la préparation que pendant le voyage. Ce réseau nous permet de sortir de l’isolement souvent vécu par les entrepreneur·es. Passer une semaine avec des chef·fes d’entreprise partageant les mêmes valeurs, axées sur l’inclusion et une croissance éthique, a été très enrichissant. Cela a renforcé notre sentiment d’appartenance à une communauté engagée.
Q4 : Quels liens avez-vous pu développer pendant cette semaine ?
Maëva : Au-delà des rencontres sur place, ce voyage a renforcé les liens entre les entrepreneur·es de Seine-Saint-Denis. Depuis, j’ai collaboré avec trois d’entre eux. Cela montre que ces moments d’échange ne s’arrêtent pas une fois le voyage terminé, mais se prolongent dans des collaborations concrètes.
Q5 : Vous avez eu la chance de rencontrer Yoro Diao, un tirailleur sénégalais. Pouvez-vous nous parler de cette rencontre et de son importance ?
Maëva : Oui, c’était un moment vraiment fort. Par une incroyable coïncidence, mon voyage à Dakar a eu lieu juste après le retour définitif de Yoro Diao au Sénégal, le 28 avril 2023. À 95 ans, cet ancien combattant, après une vie marquée par des épreuves et des injustices, a enfin pu retrouver sa terre natale grâce à une dérogation lui permettant de continuer à percevoir son allocation de vieillesse.
Rencontrer Yoro Diao, c’était un honneur et un moment chargé d’émotions. Sa résilience, son profond respect pour la France malgré les injustices subies, et son histoire m’ont beaucoup inspirée. C’est aussi un rappel de l’importance de rendre justice à ces hommes et de préserver leur mémoire, un combat mené par des figures comme Aïssata Seck, présidente de l’association pour la mémoire des tirailleurs sénégalais.
Q6 : Quels enseignements tirez-vous de cette expérience pour votre activité ?
Maëva : Ce voyage m’a ouvert les yeux sur l’importance de développer des partenariats internationaux, en particulier avec des acteurs du Sud global, pour construire des solutions inclusives et durables. Il m’a aussi montré qu’en tant qu’entrepreneur·es, nous avons beaucoup à apprendre les un·es des autres. Enfin, cela m’a confirmé l’importance de l’engagement éthique dans le développement de nos activités.
Ce voyage à Dakar, organisé par le Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis et porté par le réseau Mieux Entreprendre, restera une étape marquante dans le parcours de Maëva et d’Inclusion Conseil. Il a permis non seulement de participer à un événement international de premier plan, mais aussi de créer des liens forts entre pairs et de s’ouvrir à de nouvelles perspectives de collaboration.